AFP- Réputé pour être l’une des affiches les plus chaudes d’Espagne, le derby entre Séville FC et Betis ouvre le bal de la reprise du Championnat d’Espagne jeudi (20h00 GMT) dans une ambiance inhabituelle: l’atmosphère glaciale du huis clos sanitaire imposé par le coronavirus.
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Très endeuillée par la pandémie (plus de 27.000 décès), l’Espagne se relève peu à peu et s’apprête à devenir le troisième grand championnat européen à reprendre la compétition après l’Allemagne (le 16 mai) et le Portugal (le 3 juin).
Comme d’habitude, le derby andalou fait parler de lui, mais cette fois, c’est pour des raisons différentes: ce match de la 28e journée de Liga marquera le coup d’envoi de la fin de saison de Liga “formule coronavirus”, avec 110 matches en six semaines.
L’occasion de tester le protocole sanitaire strict mis en place par la Liga… et de mettre en valeur, sur le terrain, des champions du monde comme Nabil Fekir (Betis) ou Jesus Navas (Séville FC), qui voleront temporairement la vedette aux stars Lionel Messi (Barça) ou Karim Benzema (Real Madrid), attendus sur les pelouses seulement ce week-end.
– Police, patrouilles, barrières –
Mardi, les Sévillans ont découvert dans les rues de la cité andalouse de longues guirlandes alignant les maillots des clubs de Liga. Une initiative de la Ligue espagnole pour faire monter la ferveur avant le coup d’envoi, jeudi soir.
Mais, distanciation sociale oblige, l’ambiance a du mal à grimper.
“Nous sommes habitués à ce que le local de notre +peña+ (groupe de supporters en Espagne) soit plein à craquer les jours de derby. Même si la nôtre est assez grande, on va devoir limiter l’accès à 30 ou 40 premiers arrivants”, se désole Guillermo Jiménez, président de la peña du Séville FC “Al Relente”, qui n’envisage aucune action autour du stade en raison des restrictions sanitaires.
“Il se peut que certains supporters ne respectent pas les instructions, qui interdisent à quiconque de venir au stade. Nous sommes à 300 mètres du stade (Sanchez Pizjuan), mais les supporters qui prétendent chercher un bar où regarder le derby, on ne les laissera pas entrer”, a-t-il affirmé à l’AFP.
Plus de 600 membres des forces de l’ordre patrouilleront autour du stade Pizjuan pour surveiller les rassemblements éventuels de supporters, tandis que les alentours du stade seront hérissés de barrières, selon la presse locale.
“Il est très important que nous tenions compte de ce que l’on nous demande, que les fans respectent les distances de sécurité, que ce soit chez eux, dans les bars… C’est la seule fois dans notre vie que ça va arriver. Il faut le vivre à 100%, mais en respectant les mesures. Nous allons le faire ainsi, alors les supporters aussi”, a demandé l’entraîneur du Betis, Rubi, mercredi en conférence de presse.
– “Le meilleur derby” –
L’ancien attaquant du Séville FC (2005-2012) Frédéric Kanouté, pour qui “le derby de Séville est le meilleur de tous”, estime que la meilleure solution pour les supporters est de regarder la rencontre chez eux à la télévision.
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“Sans supporters, c’est difficile de savourer les matches à la maison, sans ambiance et sans pouvoir en profiter comme au stade. Mais avec la technologie dont on dispose de nos jours, on peut faire de belles choses pour faire en sorte que l’atmosphère soit un peu plus semblable à un match normal”, s’est consolé l’ex-international malien lors d’une conférence de presse en compagnie d’autres ambassadeurs de la Liga, le 3 juin.
“L’aspect mental va être un peu plus important que d’habitude, parce que nos supporters ne seront pas là pour nous soutenir, ce sera différent. C’est une ambiance que l’on connaît peu, donc cela va être très important de rester concentrés”, a déclaré le jeune défenseur central français du Séville FC Jules Koundé (21 ans) au média sévillan “Orgullo de Nervion”, mardi.
Pour le Séville FC, l’objectif est de consolider sa place de troisième de Liga derrière le duo Barça-Real. Pour le Betis de Nabil Fekir, 12e du championnat à huit points de la zone rouge, il s’agit d’éviter toute frayeur dans l’opération maintien.
Pour tous, l’enjeu est d’offrir une belle vitrine à l’Espagne et un coup d’envoi réussi à la Liga, premier pas vers un retour à la normale en Espagne.