AFP – Ils ont déjoué les pronostics et ramené à Rennes la Coupe de France, leur premier trophée en 48 ans. Les Rouge et Noir ont été accueillis dimanche par des milliers de supporters surexcités, qui ont mis le feu à la grande place du centre-ville.
Drapeaux, écharpes, tee-shirts, banderoles, fumigènes, confettis, maquillage, les supporters du Stade Rennais, qui a remporté samedi la troisième Coupe de France de son histoire, 48 ans après son dernier trophée, étaient particulièrement équipés, y compris de parapluies, pour acclamer dans une ambiance de feu leurs footballeurs.
“Aux aaarmes!”, “Qui ne saute pas n’est pas Rennais!”, “Allez Oh”, les Rennais ont fait résonner les chants pour remercier les hommes de Julien Stéphan, vainqueurs, contre toute attente, face au Paris SG (2-2, 6-5 aux tirs au but).
Face à la grande scène installée place du général de Gaulle, dans le centre de Rennes, l’entraîneur arrive en tête à l’applaudimètre. Et quand les joueurs débarquent avec la coupe tant attendue, les fans sautent de joie.
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“C’est ma plus belle saison, nous avons mangé notre pain noir, nous qui avons été la risée de toute la France. Ils nous ont donné une identité footballistique et bretonne”, s’enthousiasme Gildas Courtet, l’un des fondateurs du Roazhon Celtic Kop, principal groupe de supporters rennais, qui arbore un tee-shirt “Pinault”, propriétaire du club, à qui il demande “plus de thunes”.
“Lors de l’avant-dernière victoire en 1965, j’étais sur les épaules de mon père”, se souvient Jean-Paul Delaunay, Rennais de 56 ans, qui est venu avec ses deux fils parce que “dans la famille, on est supporters du Stade Rennais de génération en génération”.
Certains supporters voient dans cette coupe “une victoire de la Bretagne”, comme Julien Tourelle, 41 ans, loueur de voitures, qui arbore le Gwenn ha Du, le drapeau breton. “Je n’ai pas connu la victoire de 1971. Je ne suis pas Breton mais mes trois enfants sont nés à Rennes et pour moi c’est un grand jour pour la Bretagne avec ce club qui commence à devenir un grand club”, assure le supporter, qui avait fait le déplacement à Londres pour le match retour contre Arsenal en Ligue Europa (perdu par les Bretons 3-0 le 15 mars).
-“Voir l’apothéose”-
Aux premiers rangs, quelques dizaines d’enfants ont pris position pour voir de plus près leurs stars. Maquillés, couverts de rouge et noir, ils sont eux aussi très enthousiastes, comme Inès, lycéenne de 15 ans, les joues peinturlurées. “Ce que j’aime dans ce club c’est qu’il est capable de choses exceptionnelles, comme quand il a réussi à battre Lyon, pourtant favori” en demi-finale de la Coupe de France, témoigne-t-elle.
De nombreux retraités ont également fait le déplacement pour voir “l’apothéose”. “Il y a eu des hauts et des bas mais on est toujours là et aujourd’hui on est ravis”, assure Michèle Hoisnard, 73 ans dont 40 comme supportrice et “fan de Benjamin Bourigeaud”, le milieu de terrain rouge et noir.
Vêtue d’un manteau rouge, l’écharpe du club au cou, la maire de Rennes, Nathalie Appéré a elle qualifié l’équipe “d’héroïque”. “On situe désormais pleinement Rennes sur la carte européenne du football et puis c’est une image très positive de la ville qui est donnée, une ville audacieuse, jeune, dynamique et capable d’exploit”, s’est-elle félicitée.
Certains supporters, même “néo-Rennais”, n’ont pas manqué de railler la défaite de Paris. “Le PSG a de très bons individus mais pas d’équipe, nous c’est le contraire”, commente Gilles Godet, 67 ans, médecin parisien à la retraite.
Daniel Perdrier, 50 ans, tient lui “sa revanche contre Guingamp”, qui avait remporté la Coupe de France contre Rennes en 2009 et 2014. Son conseil ira au PSG, qui doit selon lui “éviter le rouge, que ce soit Lille, Guingamp ou Rennes”, trois équipes qui l’ont battu cette saison.
Les joueurs ont ensuite été accueillis à la mairie, d’où ils ont à nouveau présenté la coupe, sur le balcon, face à une foule de supporters.