AFP – “Je ne pouvais pas dire non”: Fernando Hierro, directeur sportif de l’Espagne devenu sélectionneur au pied levé, a expliqué mercredi n’avoir pas hésité à accepter le “beau défi” de diriger la “Roja” au Mondial-2018 après le limogeage retentissant de Julen Lopetegui.
– Le défi: ‘J’avais trois options’ –
“C’est un beau défi, passionnant. Les circonstances sont ce qu’elles sont et j’accepte cette responsabilité avec courage, en considérant que nous avons un groupe de joueurs qui viennent de passer deux ans à travailler pour ce Mondial. J’ai été directeur sportif depuis plusieurs mois et j’entends bien que tous les joueurs rêvent de cela, donc je ne pouvais pas les décevoir. (…) J’avais trois options: dire non, m’en aller et j’ai choisi la troisième, être présent. Il y a des joueurs qui sont là, une fédération et c’était le moment de répondre présent. C’était clair pour moi dès le départ. Je ne pouvais pas dire non parce que je ne me le serais jamais pardonné.”
– La crise: ‘Le passé, c’est le passé’ –
“Nous nous trompons si nous continuons à penser au passé et non à l’avenir. (…) On connaît les circonstances mais le passé, c’est le passé. Nous pourrions en parler pendant des jours mais nous devons être positifs, courageux, aller de l’avant. Nous avons un groupe de joueurs fantastiques, un encadrement fantastique et nous sommes venus ici pour rivaliser. Nous venons pour disputer un Mondial, c’est une opportunité qui ne se représente pas avant quatre ans. Voilà notre priorité, nous concentrer sur l’aspect sportif. (…) On ne peut pas parler de tout ce qui s’est passé, on perdrait des forces et de la concentration. Nous devons être focalisés sur le Portugal.”
– Les joueurs: ‘Changer de logiciel’ –
“Si je n’étais pas convaincu (de l’implication des joueurs), je ne serai pas là. Ce sont d’excellents professionnels, de bonnes personnes, des garçons matures mais ils doivent affronter la réalité. Cette journée n’est facile pour personne mais les joueurs agiront en toute bonne foi, comme de bons sportifs (…) Ils sont enthousiastes, comme tous les Espagnols et ils veulent relever ce défi. Nous devons changer de logiciel, oublier tout cela, nous entraîner et suivre notre feuille de route. Nous n’avons pas le temps de nous lamenter ni de penser à autre chose. Notre objectif, c’est de nous battre pour ce Mondial. (…) Les joueurs sont habitués à ce que les entraîneurs aillent et viennent. Je connais 80% d’entre eux depuis mon premier passage à la direction sportive (2007-2011). Ils laisseront leur peau sur le terrain et nous devons donner 110% de nous-mêmes.”
– Sa patte: ‘Y toucher le moins possible’ –
“La clé est de continuer de la même manière, y toucher le moins possible. L’encadrement précédent a préparé ce match (face au Portugal) pendant 2 ou 3 mois et nous devons nous l’aborder avec le sens des responsabilités. Nous avons trois matches pour continuer dans ce Mondial et passer au tour suivant et personne ne nous fera de cadeau, ni le Portugal, ni l’Iran, ni le Maroc. Nous devons le gagner sur le terrain.”
– Son vécu: ‘Je n’ai qu’un an d’expérience’ –
“Je n’ai qu’un an d’expérience à Oviedo et je crois avoir bien fait les choses là-bas. Par ailleurs, j’ai passé un an comme entraîneur adjoint (au Real Madrid) et surtout, j’ai passé 20 ans non loin d’un ballon (sourire). (…) J’aimerais que mon équipe joue bien, qu’elle rivalise bien, avec du talent, un jeu de possession, en marquant 2 ou 3 buts de plus que l’adversaire s’il nous le permet. Et si en plus j’ai des artistes comme ceux dont je dispose, je serai enchanté.”