Mondial

Le Graët à l’AFP: les Bleus, “je ne les lâcherai pas”

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Les joueurs de l’équipe de France au Mondial-2018, “je ne les lâcherai pas”, a dit le président de la Fédération (FFF) Noël Le Graët dans un entretien à l’AFP, assurant qu’il fallait finir “premier de la poule, il n’y a pas à tortiller”.

Q: Irez-vous au Mondial?

R: “Je pars avec les joueurs, je ne les lâcherai pas. Je serai au match à Lyon et je prendrai l’avion avec eux”.

Q: Ne pas atteindre l’objectif des demi-finales, ce serait un échec ?

Q: “On était en quart de finale au Brésil, on est finaliste du Championnat d’Europe, l’équipe est en progrès. Est-ce qu’elle est la meilleure du monde, je ne suis pas convaincu, c’est la compétition qui va nous montrer notre niveau, mais je pense qu’on peut atteindre le dernier carré”.

Q: S’il y avait un raté, est-ce que Didier Deschamps remettrait son mandat en jeu?

R: “Il n’y aura pas de raté”.

Q: Donc demi-finale, c’est sûr?

R: “Dernier carré, objectif!” (sourire)

Q: Le groupe français est très jeune…

R: “C’est vrai mais on a aussi des joueurs d’expérience. On a de bons joueurs devant, c’est assez inespéré, mais l’ossature des anciens est très présente et forte. Je suis un peu déçu pour (Laurent) Koscielny, qui était une pièce maîtresse derrière. Mais les autres ne sont pas des gamins”.

Q: Qui sont les patrons?

R: “La force est collective, et chacun a son style. Griezmann et Pogba ont besoin de chahuter, d’être très à l’aise, c’est aussi des leaders parce qu’ils font rire les autres, ils sont un peu insouciants, et sur le terrain ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mbappé vient d’arriver et il a une maturité invraisemblable. Matuidi… je ne vais pas tous les citer parce qu’après on en oublie mais on a quand même, entre anciens et nouveaux, une sacrée équipe”.

Q: Quels sont les ingrédients d’une bonne préparation?

R: “Il faut que chacun soit bien à sa place. Les joueurs, bien sûr, mais tout l’environnement. Ceux qui s’occupent des équipements, les kinés, le médecin… tout doit être réglé. Et c’est le cas. Tout le monde peut parler de foot, tout le temps, mais quand on est au sein de l’équipe de France, c’est son métier d’abord”.

Q: Comment réagissez-vous aux critiques du sélectionneur du Danemark envers les Bleus?

R: “Ca fait partie du jeu. Le Pérou aussi considère que l’équipe de France est à sa portée. On a parlé de groupe facile, mais au classement Fifa, le Pérou est 11e et le Danemark 12e… Donc ce n’est pas si facile. Mais il faut sortir premier de la poule, il n’y a pas à tortiller”.

Q: Il faut une montée en puissance?

R: “On ne peut pas être à fond tout le temps, mais le tableau d’affichage est important si on veut aller loin. On ne va pas uniquement faire du tourisme à Moscou, il y a d’autres moments pour y aller. Il ne faut négliger personne, et Didier est fort là-dessus. On n’a pas encore cette maîtrise suffisante pour se dire: +Allez, on prend deux buts mais on est capables d’en marquer trois en rigolant+. Nous, c’est la solidité. Ce qu’on a vu lundi soir (contre l’Eire, 2-0), c’était solide”.

Q: La France est-elle favorite?

R: “La France devrait être dans les meilleurs. Mais comment ne pas parler de l’Espagne, de l’Allemagne? Mais j’ai connu des périodes où quand on affrontait l’Allemagne, on jouait bien, mais elle gagnait tout le temps. A l’Euro, ça ne s’est pas trop mal passé (2-0 pour la France en demi-finale, ndlr), et au match amical en novembre (2-2 à Cologne), on a quand même été à la hauteur. On se rapproche de ces nations. Le Brésil, dans un grand jour, c’est incomparable: quand ils sont tous en forme, au même moment, c’est très difficile. Dans un grand jour ils sont incomparables, mais sont un peu inconstants. L’Argentine, l’Angleterre, la Belgique progressent”.

Q: Vous êtes toujours aussi complice avec Deschamps?

R: “C’est important. On a la chance de se fréquenter très normalement, de travailler avec les mêmes objectifs, voire de se taquiner, se chambrer. Toujours dans la rigueur, avec des responsables autour de notre équipe qui sont compétents. Ca d’abord, après on rigole. Six ans, c’est long, mais il n’y a pas eu de grain de sable”.

Q: Qu’avez-vous pensé des “zones d’ombre” de Deschamps exposées par le magazine “Complément d’enquête” de France 2?

R: “C’est dommage de faire ce truc-là je ne sais pas combien d’années après. Les zones d’ombre datent de VA-OM et de la Juve (années 1990). Sur tous ses résultats sportifs, il y a de quoi faire une émission très positive, sur Nantes, Marseille, Monaco, l’équipe de France, partout où il est passé. J’ai vu que ça a fait un bide, et je suis assez content. Et sur les réseaux sociaux: qu’est-ce qu’ils ont été massacrés! Et donc c’est plutôt bien”.

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